Un tank drum pour l'anniversaire de Romain

Pour l'anniversaire de Romain, je me suis lancé dans un projet auquel je pensais depuis un moment: un tank drum réalisé à partir d'une bouteille de gaz. Il s'agit d'un instrument à percussion, on tape des lames métalliques découpées dans la calotte d'une bouteille de gaz, et le corps de la bouteille agit comme un résonateur, cela donne un son très zen. 

Pour le fabriquer j'ai suivi les indications de Dennis Havlena qui a créé cet instrument il y a quelques années et a indiqué comment le réaliser sur son site:

http://dennishavlena.com/

Il utilise des bouteilles américaines, mais il a fait un atelier de fabrication au sénégal et a transposé son modèle à des bouteilles françaises.

J'ai utilisé une bouteille de gaz de 6 kg, sans vouloir faire de publicité, il s'agit de la malice de Total.

La première opération, consiste à démonter la valve. il faut tout d'abord s'assurer que la bouteille est bien vide. J'ai fixé la bouteille dans l'étau par sa base, et j'ai utilisé une clé à griffe avec une rallonge en tube. Même ainsi, c'est viril. La valve est conique et est montée avec une colle.

Ensuite pour être sûr qu'il n'y ait plus de gaz dans la bouteille, je l'ai remplie d'eau.

L'étape suivante est de découper l'embase et de meuler les soudures qui dépassent.

J'ai ensuite décapé la calotte, mais je pense que ce n'est pas nécessaire si on veut peindre en final.

J'ai ensuite tracé les lames grace au gabarit fourni par Dennis Havlena. J'étais un peu stressé sur la taille des lamelles, mais c'était inutile de stresser. Il ne faut pas découper la totalité de la lame, et on l'accorde ensuite en abaissant la note en découpant petit à petit avec une lame de scie à métaux.

Pour découper les lames, j'ai fait des entailles au disque à découper monté sur la meuleuse, et j'ai ensuite utilisé la scie sauteuse avec une lame à métaux pour finir les découpes. C'est assez facile puisque les découpes sont droites.

J'ai ensuite accordé les notes une à une, en bloquant la vibration des autres languettes avec des cures dents. C'est nécessaire car les languettes résonnent entre elles et l'accordeur n'y arrive plus.

Il faut y aller très progressivement, en faisant baisser la note en allongeant la lame. Dans le processus je me suis trompé, et j'ai rectifié en faisant une soudure pour raccourcir la languette d'un coté.

J'ai ensuite fait une ouverture circulaire dans le fond à la place de la fixation de la valve. J'ai recoupé les goujons de fixation de la poignée, mais j'ai gardé une petite longueur pour faire des pieds qui permettent de surélever le fond et de laisser un passage pour le son qui sort du dessous par le trou.

Après ébavurage, ponçage, je suis passé à la peinture. Je dois dire que je m'y suis mal pris: j'ai commencé par peindre le coté languettes, j'aurais dû commencer par le fond. En effet quand on retourne la bouteille pour peindre l'autre coté, si on a commencé par le fond, elle peut reposer sur ses pieds. Je dois dire aussi que j'étais pressé car Romain et Chloé partaient dans l'am du dimanche. J'ai retourné trop tôt, et le papier qui protégeait s'est collé sur le dessus. CATA! Du coup je l'ai offert avec une bombe de peinture pour remettre une couche.

J'ai enroulé quelques metres de tendeur élastique, Denis dit que cela atténue les vibrations dans le corp. J'ai aussi fait des baguettes avec des baguettes de repas chinois, et des balles de golf.

Romain l'a adopté immédiatement. Toutes les notes sont dans une même gamme, et elles sont toutes consonnantes, pas de fausse note. On peut créer des sons reposants et zen, en se laissant simplement aller.

Ce n'est pas un hang, mais celà sonne vraiment bien. 

Une association marseillaise en commercialise sous le nom de Butadrum, mais c'est facile à faire et pas très long. Je vous encourage à vous lancer. De mon coté je vais me lancer dans la fabrication en petite série.